Le blog de Frédérique Paresseuse

Wally Lamb : au fond du gouffre, la lumière

Grande dévoreuse de pavés, j'ai découvert récemment l'auteur Wally Lamb et ai lu, à quelques mois d'intervalles, Le chagrin et la grâce et Le chant de Dolores.

Wally Lamb aime les écorchés vifs, les grands blessés que la vie laisse sur le côté dans sa course infernale : dans le premier livre un prof dont la vie va être bouleversée par le massacre de Columbine, dans l'autre une ado dont la vie va être bouleversée par un viol.

Rien de rigolo sous le soleil, donc.

Et pourtant, alors qu'on suit page après page, leur descente en enfer (parce qu'ils y vont vraiment), on est happé par le style toujours léger et presque gai de l'auteur.

On plonge, on plonge, on plonge donc avec ses personnages qui se débattent pour ne pas se noyer complètement malgré leurs galères, leurs contradictions, leurs blessures intimes avec tout ce que ça nécessite de travail d'introspection...

Et soudain, au moment où on s'y attend le moins, apparait enfin la lumière... faiblarde, mais bien là, qui s'intensifie peu à peu pour nous laisser à la fin de ses livres envoûté et ému.

C'est donc du grand et beau roman malgré les sujets en apparence déprimants. Mais en apparence seulement !

 

 

Les roses de Somerset : une vraie belle saga

Une vieille dame richissime prend une décision étonnante quelques heures avant sa mort : ne pas léguer son domaine à sa petite nièce adorée.

Ainsi commence la saga familiale de Leila Meacham paru aux éditions Charleston : Les roses de Somerset.

Grand amour, entêtement, orgueil, coups du sort... tous les ingrédients d'un bon mélo sont là.

Très agréable à lire, l'histoire est plus fine qu'on pourrait le penser en lisant le résumé car les personnages sont loin d'être manichéens et donc très, très attachants.

Bref, c'est la lecture de fille par excellence qui capte dès les premières pages et dont on ressort toute chamboulée.

Ca vous rappelle quelque chose ? Oui, bien sûr : Autant en emporte le vent auquel d'ailleurs les critiques américaines font référence en parlant de ce livre.

Alors envoyez vite un texto pour dire à votre chéri de vous offrir ce livre ce soir (sans lui dire que vous tomberez vous aussi forcément amoureuse du beau Percy...) !

 

 

 

Les mamans testent et on se régale

Certains livres n'ont pas besoin de coup de pouce pour bien démarrer.

On pense alors au réseau, au copinage, à une formidable opération marketing mais quand on le lit, on comprend : c'est tout simplement un régal.

Dans Les mamans testent, Marie Perarnau, professeure des écoles, blogueuse et mère de 4 enfants (total respect), nous narre le quotidien d'une famille de 3 enfants (la petite dernière n'étant pas encore née à l'époque).

Et ça dépote. Avec un vrai sens de la formule, elle saisit tous ces petits moments de crise, de fatigue, de désespoir et de petites victoires qui ponctuent la vie des jeunes parents en nous faisons pouffer de rire à chaque page avec une mention spéciale aux conseils de "nain" à "nain" comme par exemple "comment rater sa propreté en 5 étapes".

 Bref son succès actuel est bien mérité.

A lire de préférence quand vous aurez commis l'irrémédiable : avoir eu au moins deux enfants (pour ne pas faire chuter brutalement le taux de natalité en France).

 

 

Le chuchoteur : le pire tueur en série de tous les temps

5 fillettes ont disparu sans laisser de traces. Puis un jour, on retrouve des petits bras enterrés dans une clairière. Le problème, c'est qu'il y en a 6. Qui est la 6e fillette ? Pourquoi n'a-t-on pas signalé sa disparition ?

C'est ce que doit découvrir Mina, spécialiste des disparitions d'enfants, venue rejoindre l'équipe d'enquêteurs menée par le brillant Goran Gavili.

Puis un jour, on découvre le cadavre d'une fillette auquel il manque un bras...

Commence alors une véritable course contre la montre qui semble mener nos enquêteurs dans toutes les directions sauf la bonne.

Le chuchoteur de Donato Carrisi est le meilleur thriller que j'ai lu depuis très, très longtemps... voire le meilleur.

Construit comme un puzzle dont les pièces ne semblent avoir aucun lien entre elles, il forme peu à peu un tableau effroyable où la vérité n'est pas toujours là où on l'attend...

Merci à ma copine Domi de me l'avoir conseillé. J'ai pris une grosse claque, mais Dieu que c'est bon !

 

 

Mes envies lectures de la rentrée

La lecture, c'est addictif. Plus on lit de bons bouquins, plus on a envie d'en lire.

Voici ceux qui me tentent pour passer agréablement l'hiver.

Cool Water de Dianne Warren

Pourquoi ? Parce que l'éditeur, dans sa description, parle de "personnages inoubliables", "paysage à couper le souffle", "roman choral" : tout ce que j'aime.

 

La table des autres de Michael Ondaatje

Pourquoi ? Parce que c'est l'auteur du sublime "Patient anglais"

 

Le chuchoteur de Donato Carrisi

Pourquoi ? Parce que ma grande copine d'enfance qui a les mêmes goûts que moi me l'a vivement recommandé cet été

 

So long, Luise de Céline Minard

Pourquoi ? Parce que je ne lis pas suffisamment d'auteurs français et que je passe ainsi parfois à côté de grands talents.

 

Et vous, des envies ?

 

 

 

Idée lecture pour cet été #4

Après rififi chez les narcotrafiquants, à l'hospice et chez les sorcières et les vampires, voici rififi dans la haute bourgeoisie victorienne : La marque de Windfield de Ken Follett.

Encore une immense fresque sur plusieurs décennies avec des personnages tout en failles et en aspérités sous le lissage de leurs habits chics avec une bande de jeunes garçons qui se sont connus à l'université de Windfield et vont évoluer chacun dans leur direction...

Tous les ingrédients sont là pour faire un grand roman : secrets, complots, trahisons, manipulations, meutres, success story et c'est normal quand on sait que l'auteur de ce livre est l'auteur du cultissime Les piliers de la terre.

Bref, encore un must-have pour cet été.

 

 

Idée lecture pour cet été #3

Envie d'un peu d'originalité ?

Voici du léger et du dépaysant avec un livre de bit-lit, la littérature "vampire" engendrée par le succès phénoménal de Twilight : L’exécutrice : le baiser de l’araignée de Jennifer Estep.

C’est un peu « règlement de comptes au pays des sorcières et des vampires » avec une tueuse à gages désabusée et super sexy, amoureuse d’un flic incorruptible.

Ça mitraille dans tous les sens, ça chambre et ça drague pas mal…

Bref, c’est moderne, glamour, décalé… pile poil ce qu’il faut pour la plage.

Ce ne sera pas votre choc littéraire de l'année, mais je suis sûre que vous passerez un bon moment avec Gin et ses amis.

   

Idée lecture pour cet été #2

Je ne sais pas vous mais moi, je me méfie des titres à rallonge avec des "qui voulait" ou des écureuils dedans surtout s'ils squattent les têtes de gondole au détriment de romans moins commerciaux mais beaucoup plus intéressants.

J'avais donc un super a priori sur Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson jusqu'à ce que je lise la bonne critique de la pas toujours facile Deedee...

Faisant confiance à la belle, j'ai donc craqué.

C'est l'histoire d'un centenaire qui part en cavale avec une bande de zinzins dans un récit léger, enlevé, inventif (même si c'est parfois tiré par les cheveux) où se mêlent présent et passé.

C'est l'histoire d'un brave type pas très malin qui influe sur le destin de la planète au gré de ses voyages et de ses rencontres.

C'est l'histoire d'un insoucient, pour ne pas dire d'un inconscient qui se tire des situations les plus graves avec un sens du lâcher-prise que lui envieraient les plus grands sages indiens.

C'est l'histoire qui, en dépit de son titre et de sa couverture racoleuse, m'a vraiment beaucoup divertie.

Bref c'est l'histoire d'un petit vieux qui vaut vraiment le détour.

 

Idée lecture pour cet été #1

J'ai pas mal lu ces derniers temps sans avoir eu le temps de vous en parler. Je vais essayer de me rattraper pour vous aider dans votre choix de bouquins à amener sur la plage.

Le premier de ma sélection est un pavé (800 pages environ) que je viens de terminer : La griffe du chien de Don Winslow.

C'est une saga mais pas une saga familiale. Plutôt un roman chorale comme certains films américains où les destins des personnages se croisent, s'effleurent, se heurtent, se brisent.

C'est une superproduction retraçant la lutte acharnée et désespérée d'un agent de la DEA, Art Keller, contre les Barrera, oncle et cousins, grands pontes de la drogue au Mexique.

C'est une immense fresque sur des dizaines d'années où méchants et gentils évoluent avec leur part d'ombre et de lumière car ce magnifique roman est tout sauf manichéen.

C'est dur, passionnant, haletant malgré le sujet qui peut décourager de prime abord.

Attention aux coups de soleil, car une fois que vous l'aurez commencé, vous ne pourrez plus le lâcher.

  

La claque

Ca ressemble à un livre de mecs : SS flouté en couverture...

Ca parle d'un truc de mecs : l'attentat perpétué contre Heindrich, le "boucher" de Prague...

Et pourtant c'est tout sauf une histoire de mecs.

Avec un brio et une pédagogie sans pareils, Laurent Binet narre dans HHhH (Himmlers Hirn heißt Heydrich – le cerveau d'Himmler) l'histoire qui le hante depuis des années et qui va bientôt hanter le lecteur : l'attentat contre Heindrich, le "charmant" SS mélomane à l'origine de la solution finale.

L'auteur tisse avec talent cette histoire, amenant progressivement chaque personnage tel un nouveau fil venant enrichir la trame de départ, avec un réel souci de clarté et nous livre un récit d'autant plus passionnant qu'il est réel.

Car ici, tout est archi-documenté (alors, la voiture, elle était noire ou verte ?) l'auteur s'étant lancé un immense défi : dire la vérité rien que la vérite, défi pas évident à relever comme le montrent d'ailleurs ses nombreuses notes persos qui ponctuent le texte.

Bref, ce livre est un chef d'oeuvre aussi bien dans le fond (les pires heures de notre histoire racontées de façon claire et glaçante) que dans la forme (on est à la fois dans le récit et dans la tête de l'auteur...).

Malgré la dureté du sujet, je ne saurais que trop vous le recommander.