Le blog de Frédérique Paresseuse

Mon César d'honneur à moi : Camille redouble

 

Je tiens par ce billet à réparer une grande injustice : l'absence de prix pour Camille redouble malgré ses multiples nominations aux Césars.

Camille redouble, c'est d'abord une histoire de dingue qui tient la route de la première minute à la dernière : une quadra à la ramasse professionnellement et personnellement parlant va revivre ses années lycée et tenter d'influer sur son futur qu'elle connait déjà.

Donc, le César du scénario revient à... Camille redouble.

 

Camille redouble, par une mise en scène tendre et pudique, nous fait revivre les retrouvailles d'une adulte avec ses parents décédés. C'est beau,tendre, émouvant sans être larmoyant même si on en ressort tout chamboulé car l'espace d'un instant, on se dit : "Et si c'était possible ? Et si ça m'arrivait ?".

Donc, le César de la mise en scène revient à... Camille redouble

 

Camille, c'est Noémie Lvovsky, grise, dépressive, alcoolique à quarante ans, lumineuse, éclatante de vie et de joie à 16 ans car l'une des prouesses de ce film, c'est que c'est elle qui joue à la fois l'ado et l'adulte sans effets spéciaux si ce n'est une garde-robe psychédélique.

Donc, le César de l'actrice revient à Noémie Lvovksy et le César des costumes à Camille redouble.

 

Camille redouble, c'est aussi un film d'ambiance qui nous replonge avec bonheur dans les années 80 avec ces vêtements improbables, ces couleurs pétantes, ces imprimés que même maintenant on n'oseraient pas les porter et ces musiques entraînantes sur lesquelles les filles se déhanchaient dans des chorégraphies plus ou moins élaborées sous l'oeil incrédule mais lubrique des garçons. Mention spéciale aussi à la déco de l'appart de la Camille adulte avec ses couleurs tapantes qui contrastent avec la tristesse de sa vie.

Donc, le César de la musique et le César du décor reviennent à Camille redouble.

 

Camille redouble, c'est aussi un trombinoscope de tout ce qu'on fait de mieux en matière de seconds rôles : Yolande Moreau en maman douce et lunaire, Mathieu Amalric en prof libidineux, Denis Podalydès en prof pas si borné que ça, Vincent Lacoste toujours aussi bon dans les rôles d'ado, Micha Lescot en prof de théâtre allumé et j'en oublie certainement...

 

 

Camille redouble, c'est enfin en vivier de jeunes talents dont l'extraordinaire Judith Chemla, la copine rebelle de Camille, déjà repérée par mon oeil acéré en terroriste paumée dans la série Engrenages, et qui là, explose littéralement de drôlerie et de sensualité.

Donc, le César du meilleur second rôle féminin revient à Judith Chemla.

 

Pour finir, figurez-vous qu'après avoir vu ce film pour la deuxième fois, j'ai fait un rêve merveilleux : j'étais au collège dans la classe de mon fiston, adulte alors que tout le monde me voyait comme une ado, et que je me suis pris un pied de folie à assister aux cours, voir les profs à l'oeuvre avec le regard et le détachement d'une ménagère de moins de cinquante ans.

C'est pour cela que je tiens aussi à décerner le César du meilleur rêve depuis des années à Camille redouble.

Ce qui nous fait au total... 10 Césars pour Camille redouble ! Ah, voilà qui est mieux !

 

 

Django unchained = Tarantino déchainé

L'histoire, si vous lisez un tant soit peu les journaux, vous devez la connaître : un chasseur de prime affranchit un esclave pour qu'il l'aide dans son travail.

C'est donc un western, avec son lot de paysages sublimes et son histoire poignante d'un homme brisé qui reprend son destin en main.

Déjà un bon point pour un Tarantino qui sous prétexte de faire tout un tas de références cinématographiques ou autres oubliait un peu le plus important : l'histoire.

Bien sûr, comme dans tout bon Tarantino, il y a en vrac et pas forcément dans cet ordre : des dialogues décalés et complètement irréels, des explosions, des geysers de sang, des scènes de violence parfois difficiles, une b.o. mêlant des styles qui n'ont a priori rien en commun comme la musique de western et le rap...

Mais la vraie bonne surprise, c'est l'excellence des comédiens. Jamie Foxx, d'abord, intense et so sexy. Mais surtout Christopher Waltz en chasseur de prime érudit, Leonardo Di Caprio en immonde propriétaire terrien et Samuel L. Johnson en pantin de son maître, plus raciste que le plus raciste des Blancs, qui se délectent visiblement de leurs rôles. Illustration en images :

 

 

Franchement, ce film m'a réconcilié avec Tarantino qui m'avait pas mal déçue ces derniers temps et je ne saurais que trop vous encourager à aller le voir car c'est à la fois émouvant, flippant et divertissant. Un bon mix !

 

  

La série du moment : Les revenants

Quand Canal + louche du côté de HBO, la chaîne des grandes séries américaines, ça donne une série au scénario original mais crédible (des morts reviennent chez eux comme si de rien n'était) avec des images léchées, une ambiance à la Twin Peaks et une troupe d'acteurs impeccables.

Moi qui ne suis pas du tout fan de zombies et autres morts-vivants, j'ai été accrochée dès le premier épisode beaucoup psychologique qu'effrayant avec des retrouvailles souvent émouvantes qui soulèvent un flot de questions :

Comment les revenants et les vivants qui ont bien sûr continué à vivre pendant leur absence vont-ils réussir à se recaler ?

Qu'est-ce que ces retrouvailles vont déclencher (car on nous promet moults rebondissements) ?

Pourquoi une jeune fille est-elle sauvagement agressée dès le premier épisode ?

Et pourquoi le niveau du lac de barrage baisse ? Hein, dis, pourquoi ?

A voir tous les lundis soir sur Canal + (ou en replay) pour frissonner ensemble... de plaisir plus que de peur !

 

 

Blanche-Neige à la sauce Tolkien

Il y a des films qu'on regrette de ne pas avoir vus au cinéma, en grand écran et son panoramique.

C'est le cas de Blanche-Neige et le chasseur vu récemment sur ma (petite) télévision.

Tout d'abord, c'est magnifique : image léchée, couleurs intenses et contrastées, décors somptueux.

Ensuite, même si ce film s'inspire très librement du conte de fées, on y retrouve tous les codes : le miroir, la forêt enchantée, les petits animaux, les nains, la pomme, le prince charmant...

Par contre, la vraie bonne surprise, c'est le côté "grande épopée" du film avec une "élue" née pour sauver son peuple et des scènes de batailles dignes des grands films d'heroic fantasy.

Sans compter l'incroyable Charlize Theron qui, une fois de plus, prend un malin plaisir à lacérer son image de papier glacé en campant la plus méchante "méchante reine" que j'aie jamais vue !

C'est noir, intense, beau... et on ne s'ennuie pas un seul instant.

Du (vraiment) grand spectacle.

 

Mon premier amour sur grand écran

Si, comme moi, vous avez lu Jane Eyre à l'aube de votre adolescence et êtes tombée amoureuse du ténébreux Rochester, vous allez grimper aux délicats voilages brodés qui ornent les fenêtres de son château.

Car Rochester existe pour de vrai. Je l'ai vu de mes yeux vus et quand il a chuchoté "Do you think me handsome ?" ("me trouvez-vous beau ?") en prenant négligemment son verre, j'ai murmuré "oui, oui" contrairement à cette petite sotte de Jane.

Il est tellement beau qu'en voyant cette nouvelle version cinématographique du célèbre roman de Charlotte Brontee, j'avais constamment envie de faire des arrêts sur image pour pouvoir l'admirer à loisir.

Pensez donc, on dirait Robbie Williams, en plus grand, en plus fin et en plus torturé. Un régal, un ravissement, une apogée.

Sitôt rentrée chez moi, j'ai donc compulsé avidement Google Images pour trouver des photos de l'homme qui incarne si bien mon grand amour de pucelle boutonneuse : Michael Fassbender.

Mais comment avais-je pu passer à côté d'un tel canon ?

Il est magnétique, sensuel, d'un sex-appeal à vous faire fondre comme chocolat au soleil (avec tous les fantasmes de léchage que cette image coloporte)... Bref, il a toutes les qualités (et bien plus) pour faire partie des nominés Rinçage d'Oeil 2012.

La preuve en images :

 

 Et pour faire durer le plaisir, allez voir Jane Eyre !

  

 

Infidèles... mais vraiment dignes d'intérêt

Alors qu'en voyant l'affiche et la promo du film Les Infidèles, on pouvait s'attendre à une histoire testostéronée faisant la part belle aux hommes volages au détriment de leurs épouses harassées par les gosses et les taches ménagères, on découvre une série de sketchs tour à tour intenses et pathétiques entrecoupés de mini-sketch hilarants ou délirants.

C'est donc beaucoup moins premier degré que je ne m'y attendais... à l'image du talent des deux acteurs principaux : Dujardin et Lellouche mais aussi des nombreuses plumes ayant participé à l'écriture du scénario.

Autre excellente surprise : les épatants seconds rôles : Alexandra Lamy dans un rôle d'autant plus dur qu'il devait faire écho à sa vie, Guillaume Canet en sex-addict BCBG et Sandrine Kimberlain en animatrice de stage de sex-detox.

Donc oui, ça se regarde. Et avec beaucoup de plaisir !

 

Le clown triste et le clow lunaire

Décidément ce mois de juillet est placé sous le signe des grands enfants.

Après David Wosniak de Starbuck, laissez-moi vous présenter Armand, la quarantaine, pharmacien dans la journée et amateur de trottinette électrique et de magie le reste du temps.

Et Armand navigue entre femme et maîtresse sans pouvoir se décider...

Jusqu'au jour où sa grand-mère meurt... d'où le titre du film : Adieu Berthe ou L'enterrement de mémé.

Ce film est un vrai petit bijou d'humour et de tendresse où les frères Podalydès parviennent à nous faire pouffer de rire sur des sujets aussi difficiles que la mort et l'adultère (sauf si vous êtes dans la position de la maîtresse qui attend que son chéri se décide).

C'est plein de trouvailles, de clins d'oeil, de vraies transgressions avec un Denis Podalydès, lâche, paumé mais attachant, et un Bruno lunaire aux faux airs d'Edouard Baer.

Et puis il y a Valérie Lemercier au sommet de son art.

Si vous faites partie de ces heureux parents sans enfants en ce moment (j'en connais), profitez-en pour aller le voir. Vous allez vraiment passer un bon moment.

 

Starbuck, papa XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXL

Ca part d'une idée complètement loufoque : David Wosniak apprend à 42 ans que, via les nombreux dons qu'il a fait à la banque de sperme dans sa jeunesse, il est le père de 533 enfants dont plus d'une centaine le recherche.

Et pourtant, ça tient la route jusqu'à la fin, grâce à un scénario drôle et tendre à la fois.

Les bonus ?

• La personnalité de David resté scotché dans son look et dans sa tête sur ses 17 ans.
• La clairvoyance de son pote avocat, lui-même papa de 4 adorables chérubins...
• Les décors kitsch avec leurs couleurs profondes qui font un peu penser à ceux de Jeunet sans le côté trash.
• L'accent et les expressions canadiennes qui, heureusement, sont sous-titrées quand vieux français et argot américain se combinent. 
• L'autodérision constante.

 Bref, si comme moi, vous êtes sans vos enfants et que vous avez envie de vous faire une cure de ciné, commencez par ça !

Si vous avez envie d'en savoir plus, la bande annonce de Starbuck, de Ken Scott est là.

Mais à mon avis, le mieux c'est de vous laisser surprendre et charmer par cet ovni car, comme d'hab, la bande annonce en dit trop !

 

 

 

Quand "amour" rime avec "humour" ... à défaut de rimer avec "toujours"

L'amour dure 3 ans...

Tiré du livre à succès de Frédéric Beigbeder (que je n'ai pas lu), le film décrit le désabusement et le mal-être amoureux d'un jeune trentenaire.

Ce qui est bien, c'est que l'auteur assume d'entrée de jeu son côté "sale gosse prétentieux" qui en énerve plus qu'un avec un second degré décapant.

Ce qui est vraiment bien, ce sont les trouvailles tant du point de vue de la mise en scène que du montage.

Et ce qui est vraiment, vraiment bien, ce sont les seconds rôles : réjouissante Annie Duperey, étonnant Joe Starr, géniale Valérie Lemercier !

Bref, même si on a souvent envie de donner des claques au personnage principal (et donc, par transfert, à l'auteur) on rit beaucoup.

A voir !

  

 

Pathétique !

C'est le cri du coeur qu'a lâché Super Loulou samedi soir quand on s'est finalement décidés à arrêter de regarder les Victoires de la musique une heure et demie avant la fin.

Après la fête des Césars et des Oscars, le contraste était saisissant malgré des moyens techniques énormes (scène en hauteur, effets spéciaux, orchestre, dizaines de choristes...).

En fait, l'ambiance était plutôt digne d'une fête de Noël à la maison de retraite de Chabreloche... avec les sonotones réglés au plus bas pour pouvoir commencer sa nuit.

Sur scène, ce n 'était pas mieux. On nous a ressortit les vieux multi-récompensés de la naphtaline. Quant aux jeunes, on les a tellement vus qu'ils sont déjà en voie de ringardisation (Stromae, Zaz, Nolwein Leroy, Izia..). D'ailleurs, attention, les Brigitte, de ne pas vous laisser entraîner là-dedans car la machine est déjà en marche.

Les gagnants étaient tellement attendus que les autres lauréats ne se sont même pas donnés la peine de venir (à croire que les jurés n'écoutent que ce qui passe sur Chérie FM et dans l'ascenseur de leur maison de disques).

Au milieu de tout ça, une Alessandra Sublet, charmante, décontractée et rigolote mais qui n'arrive pas à la cheville d'un De Caunes improvisant au saut du lit.

Bref, une cérémonie d'un ennui mortel (même pas une belle tenue à mater, le chanteur français s'habillant pour les Victoires comme s'il allait chercher son pain) aggravé par le fait que c'était aussi la maîtresse de cérémonie qui remettait les prix.

Il y a heureusement eu quelques fulgurances : le jeune guitar hero de Catherine Ringer (il doit encore avoir des dents de lait mais joue comme un vieux briscard), Thiéfaine (parce que... Thiéfaine), Jehro (il faut d'ailleurs que j'écoute ce qu'il fait de plus près) et bien sûr, Mat Bastard, le chanteur de Skip the Use qui a montré ce qu'il était capable de faire sur scène et avec sa voix...

Mais les autres, en face, dormaient déjà.

Ecrit par une ménagère de moins de 50 ans et validé par son fiston de bientôt 13 ans...