Vu le peu d'articles dans ma rubrique "bouquins", on pourrait croire que je ne lis pas beaucoup. C'est à la fois vrai et faux. Vrai, dans le sens où le temps me manque cruellement pour "dévorer" autant que je le voudrais. Faux, car depuis l'automne dernier, j'en ai lu quelques-uns (souvent péniblement) et abandonné beaucoup d'autres.
Pas de gros coups de coeur à vous communiquer, donc, jusqu'à ce que j'attaque un livre dont j'avais beaucoup entendu parler à l'époque de sa sortie : Les âmes grises de Philippe Claudel.
Le pitch n'a pourtant rien de réjouissant car il cumule meurtre d'enfant, suicide et mort prématurée sur fond de première guerre mondiale.
Du gris de prime abord très foncé. Et pourtant...
D'une plume virtuose, l'auteur dresse une galerie de portraits plus pittoresques les uns que les autres et nous livre une très belle réflexion sur la vie :
Exemples :
"La mère donna un geignard à la peau rose et aux yeux gonflés, elle retrouva devant elle un jour un jeune homme un peu raide, sur le menton duquel trois poils poussaient entre deux boutons, et qui la regardait de haut, en vrai petit monsieur pétri de latin, de grec, d'importance et de rêves de coq".
"On envoya un (instit) remplaçant qui n'était plus mobilisable... "Je suis contre !" dit-il d'emblée... On l'appela le Contre. C'est bien beau d'être contre. Mais contre quoi ? On n'en a jamais rien su. De toute façon, en trois mois tout était réglé : le gars avait sans doute commencé à perdre pied depuis longtemps. Parfois, il arrêtait sa leçon et regardait les enfants en faisant la mitraillette avec sa bouche et sa langue, ou bien encore il mimait l'obus tombant sur le sol, en se jetant par terre..."
"On se dit toujours qu'on a le temps, qu'on pourra faire cela le lendemain, trois jours plus tard, l'an prochain, deux heures après. Et puis tout meurt. On se retrouve à suivre des cercueils, ce qui n'est pas aisé pour la conversation".
Voilà, c'était un peu long mais c'était vraiment mon plus gros coup de coeur depuis L'élégance du hérisson.
Ouaip, c'estquand-même pas très gai tout ça.
T'es sure que c'est bon pour ton moral?
Cela dit, c'est très beau, effectivement!
Il est temps que je t'envoie un peu de couleur... (rhooo, le paquet est prêt pourtant...)
Rédigé par : louismarine | 08 septembre 2009 à 10:33
Non, je t'assure que c'est magnifique et que tu souris souvent !!!
Rédigé par : Frédérique Paresseuse | 08 septembre 2009 à 11:01
j'avais vu le film, mais tu m'as donné envie de lire le livre
Rédigé par : miss400 | 08 septembre 2009 à 12:06
Du coup, je viens d'aller voir qui incarnait qui sur Allo ciné. Pas mal, la distribution !
Rédigé par : Frédérique Paresseuse | 08 septembre 2009 à 14:21
Je n'aime pas regarder le film après avoir lu le livre de façon générale mais dans ce cas précis, je ne saurais que vous le conseiller.
Sinon, rien à voir, mais j'ai découvert votre blog récemment ... quel régal! Jeune maman depuis 8 mois, nous avons adopté un p'tit bout après de longues années de galère, je me retrouve dans vos post mais aussi dans la rubrique Vincent...paul ..., bref, un grand bravo!
Rédigé par : bullesforever | 08 septembre 2009 à 14:31
Moi aussi, c'est d'abord "bouquin", puis "film". Je vais donc suivre votre conseil et tâcher de le voir.
Et merci pour vos compliments qui me vont droit au coeur.
Plein de bisous à votre loulou (de loin, bien sûr !)
Rédigé par : Frédérique Paresseuse | 08 septembre 2009 à 20:45
Je viens de le lire il y 2 semaines! J'ai adoré!
Du même auteur, il y a "Le rapport Brodeck". Je déconseille de le lire pendant les vacances, vue l'atmosphère qui y règne! Mais, l'écriture, un régal!
Sinon, plus léger mais tout aussi bien écrit, l'auteure Catherine Cusset avec "Un si bel avenir" ou "Le problème avec Jane". Miam!
Rédigé par : Sophie L | 08 septembre 2009 à 23:54
Sacré livre, oui, qui méritait le Goncourt l'année où il a concouru.
Mais j'ai trébuché sur une page terrible, celle où un autre enfant meurt.
Allez, un peu de détente, avec mes tizenfants, quatre ans et moins de trois ans.
Nous sommes au square, dans un pays où ils n'ont jamais mis les pieds. Ils passent la moitié du temps à se chamailler : jet de gravier, coups de pieds et autres gracieusetés. Arrive une petite fille. Immédiatement c'est l'union sacrée devant l'intruse.
Le grand, planté devant un jeu :
- C'est notre tobbogan !
Le cadet, derrière :
- C'est notre grand-père !
Rédigé par : PMB | 13 septembre 2009 à 22:22
Histoire dure en effet mais que le style drôle et léger de lauteur fait
passer.
Rédigé par : Frédérique Paresseuse | 16 septembre 2009 à 13:04